Plan du site - Retour page d’accueil - Biographie de Charles Taze Russell - La vérité sur son œuvre - Volume 1er Le divin plan des âges - Les 6 volumes - Autres écrits de C.T. Russell - Questions sur : la vie, la mort, l’au-delà

DIEU

CHAPITRE 1

L'EXISTENCE DE DIEU

*  *  *

            Une croyance universelle enracinée dans la constitution morale et religieuse de l'homme. Cause et effet. Ordre et règne de la loi dans l'univers. L'existence d'un plan est partout apparente. Nature mentale, morale et religieuse de l'homme. Démonstration basée sur l'expérience. Impossibilité de prouver que Dieu n'existe pas. Un Dieu des hommes de science.

*  *  *

            LA CROYANCE en l'existence de Dieu est pratiquement universelle. Bien qu'il soit apparu certains individus qui nient l'existence de Dieu et que d'autres prétendent douter de Son existence c'est-à-dire qu'ils ne savent pas s'il y a un Dieu, cependant leur nombre est relativement si réduit que nous pouvons affirmer que la famille humaine toute entière croit en l'existence d'un être suprême Dieu. Il ne s'est jamais trouvé de nation qui ne crût pas en un Dieu. Cela est vrai aussi bien des nations les plus cultivées que des moins évoluées et cela à travers les siècles. Ainsi la croyance en un Etre suprême est pratiquement universelle. On peut donc considérer que la croyance en l'existence de Dieu est enracinée dans la nature humaine dans sa constitution ; les quelques rares exceptions peuvent être expliquées par une certaine aberration mentale : perversion ou dégénérescence, comme les Écritures nous l'enseignent  " L'insensé dit en son cœur : il n'y a point de Dieu " (Ps. 14 :1).

            Nous venons de dire que la croyance en un Dieu est enracinée dans la nature humaine la constitution de l'homme. Ceci peut être vérifié par la psychologie et la phrénologie. En effet, la psychologie enseigne que c’est une partie des facultés de l'âme que de croire en Dieu, de Le vénérer, de Le respecter et de désirer être en communion avec Lui, tout comme c'est une partie des facultés de l'âme que d'aimer ses amis et de désirer être en communion avec eux. La phrénologie va même plus loin ; elle localise les organes du cerveau par lesquels la foi, la vénération et le désir de communion avec Dieu sont exercés. Ainsi la faculté par laquelle la foi religieuse est exercée est localisée juste au-dessus du sommet de la partie du front qui se trouve au-dessus des yeux, tandis que l'organe du cerveau par lequel amour, vénération et désir de communion avec Dieu sont exercés se trouve au milieu du sommet de la tête. Lorsque l'on a une grosse tête, ou que l'on a des " bosses " à ces endroits on croit aisément en Dieu et on Le vénère naturellement. Quand on a une petite tête, ou que l'on a des " creux " à ces endroits on éprouve de grandes difficultés à croire en Dieu et à Le vénérer. L'athée moyen a un crâne présentant des " creux " aux endroits cités. Des centaines de milliers de têtes ont été examinées, ce qui a permis de tirer les conclusions ci-dessus. On a pu constater que par l'exercice de la foi, etc., ces " bosses " augmentaient de dimensions et que, si on négligeait cet exercice, elles cessaient de croître. Si les facultés religieuses sont exercées plus que les autres facultés du cerveau, le crâne devient plus chaud aux endroits correspondants qu'en tout autre endroit. En effet le sang irriguant fréquemment et d'une manière puissante ces endroits du cerveau y provoque un échauffement par les chocs répétés. On a rapporté le cas de personnes qui dégénérèrent d'une brûlante et active vie religieuse en un athéisme complet et dont les dites " bosses " non seulement devinrent froides mais rétrécirent. Ce fut particulièrement le cas de ceux qui, de par leurs dispositions mentales, passèrent d'une vie religieuse active dans l'indifférence et même dans l'incrédulité. D'autres tempéraments ne montrèrent pas une telle régression dans les " bosses " en souffrant d'un relâchement religieux. La raison en est que leur activité mentale plus réduite causait des battements de moins en moins puissants sur ces parties du crâne, ce qui y provoquait des régressions moins prononcées.

            Ces faits prouvent donc que l'homme, de par la composition de son cerveau, est constitué pour croire en un Etre suprême et pour Le vénérer. Et de ceci nous tirons la conclusion que l'existence de Dieu est un besoin de la nature humaine ; comme le désir de l'homme pour la nourriture, l'eau, la propriété, le sublime, le beau, le savoir, les amis, etc., implique l'existence de ceux-ci. Nous déduisons ainsi l'existence de Dieu de la constitution et des qualités du cerveau de l'homme et de sa vie spirituelle. Ceux qui nient l'existence de Dieu (les athées) et ceux qui disent ne pas savoir s'il y a un Dieu (les agnostiques) ne peuvent expliquer cette constitution du cerveau et le sens moral et religieux d'obligation envers Dieu qui en découle, gravés comme ils le sont dans la nature humaine. Nous répétons cette idée : L'existence de Dieu est un postulat nécessaire de la constitution morale et religieuse de l'homme elle fait partie intégrante de la nature humaine, car celle-ci est ainsi faite pour être adaptée aux obligations morales et religieuses envers Dieu.

            Nous prouvons l'existence de Dieu d'un autre point de vue : celui de cause et effet. Il ressort de l'expérience universelle que chaque événement a une cause ; c'est pourquoi nous raisonnons que chaque événement doit avoir sa cause ; car nous sommes forcés de raisonner ainsi de par notre expérience ; car indubitablement notre expérience est que chaque événement a été produit par quelque cause. Donc, en raisonnant de nombreux événements et en remontant vers les causes correspondantes, nous atteignons finalement les premiers événements qui impliquent une cause première ; comme telle elle doit être sans cause ; de la nous déduisons qu'elle est éternelle. Cette première cause nous l'appelons Dieu, ou comme les Écritures l'expriment : " Celui qui a bâti [fait] toutes choses est Dieu " (Héb. 3 : 4). En conséquence, les origines des choses sont des événements qui doivent avoir eu des causes. Prenons par exemple l'origine des arbres : Nous nous demandons. Quelle est leur origine ? Nous répondons : de semences ou de branches. Quelle est l'origine de celles-ci ? Elles proviennent d'autres arbres. Quelle est l'origine de ceux-ci ? D'autres semences ou branches. D'où viennent celles-ci ? D'autres arbres dirons-nous. Finalement dans notre raisonnement, nous en arrivons aux premières espèces de chaque arbre, et nous nous demandons : D'où vient leur origine ? La réponse doit nécessairement (« must ») être, des premières semences. Maintenant nous demandons, quelle est l’origine de ces premières semences d'où sortirent les premiers arbres ? Il y avait donc une cause antérieure à l'origine des premiers de ces arbres. Tournons-nous vers l'origine des buissons, légumes, herbes le reste du règne végétal, et notre raisonnement nous amène à l'origine des premières semences d'où vinrent les premiers buissons, légumes et herbes. Quelle est l'origine de ces semences ? Si nous examinons les créatures douées de la faculté de locomotion : insectes, amphibies, oiseaux, reptiles et bêtes, et appliquons la même forme de raisonnement, nous en arrivons finalement au premier exemplaire de chaque espèce et sommes arrêtés par la même question, quelle est l'origine du premier de chaque espèce ? Il en va de même pour la race humaine. Ainsi, en raisonnant d'effet à cause, nous parvenons à l'origine des premiers de chaque espèce, et alors nous nous trouvons en présence d'une quantité d'origines de ces premiers. D'où viennent-ils ? Ils ne peuvent s'être faits eux-mêmes ; car cela impliquerait leur existence avant qu'ils n'existent. Alors qui ou quoi les a-t-ils faits ? Notre raisonnement nous amène à la conclusion qu'il y a une première cause laquelle est la cause de l'origine des premiers de chaque espèce. Si elle est la première cause, elle ne peut pas être l'effet d'aucune autre cause. Elle doit donc être sans cause, par conséquent elle est éternelle. Nous appelons cette première cause, Dieu ; mais les matérialistes l'appelleraient une force inconsciente et aveugle la matière. Laquelle de ces deux vues est compatible avec la raison, cela doit être déduit d'autres considérations que celles de cause et effet.

            Certains ont essayé d'échapper à cette argumentation en proclamant qu'il y a une succession infinie de causes, et cherchent ainsi à nier qu'il y ait une première cause. Mais ceci est sophisme ; car une série infinie de secondes causes ne concorde pas avec l'idée de cause, et la cause est justement ici ce que la raison demande. Ceux qui supposent une série infinie de causes en opposition avec une première cause, rejettent en réalité l'idée de cause dans sa dernière analyse ; car l'idée de cause, comme toute autre idée, implique un commencement ; mais une succession infinie de causes ne reposerait sur aucune cause, ce qui est une absurdité. Dès lors, il ne peut y avoir une série infinie de causes. Il faut donc qu'il y ait une première cause. Notre raison nous oblige à cette conclusion, lorsque nous contemplons l'univers des choses dans leurs origines. Et ceux qui recourent à la supposition de séries infinies ont été contraints par différents chemins à admettre un fondement original de l'existence qu'ils appellent diversement : matière, esprit ou force, suivant le terme que leurs théories trouvent le plus approprié. Ceux qui nient une cause première sont conduits à l'admettre lorsqu'ils sont pris au dépourvu, comme il ressort de l'expérience de Henry Ward Beecher et Robert Ingersoll. Si étrange que ce soit, le plus éloquent pasteur et le plus éloquent agnostique de l'Amérique étaient amis et se rendaient visite l'un à l'autre. A l'occasion d'une certaine visite que Mr. Ingersoll fît à Mr. Beecher, le premier admira beaucoup un globe artistement exécuté qui se trouvait dans le bureau du dernier. Après un examen attentif et une admiration sans borne de la technique mise en œuvre dans le tracé soigné des continents, océans, etc, du globe, Mr Ingersoll demanda, " Qui l'a fabriqué " ? Saisissant rapidement l'occasion, Mr Beecher répondit " Personne ; il s'est fait tout seul ! ". Devinant l'intention de cette remarque, l'agnostique notoire se mordit les lèvres, resta silencieux, et, l'oreille basse, quitta la maison de Mr Beecher quelques instants plus tard.

            Nous avons dit plus haut que nous ne pouvions complètement prouver par l'argumentation de cause et effet que cette première cause est un Dieu personnel. En considérant simplement cause et effet, il faut concéder que ce pourrait être une force aveugle. Mais d'autres considérations que la raison nous donne prouvent que cette première cause n’est pas une force aveugle, mais un être en personne Dieu. Nous allons les examiner l'une après l'autre ; remarquons ici que la force associée de tous ces arguments prouve par la raison qu'il y a un Dieu. Nous demandons, alors, si cette première cause est une force aveugle ou un être intelligent Dieu ? Voyons ce que les faits qui se manifestent dans l'univers disent à notre raison sous ce rapport.

            L'ordre que nous observons partout dans la nature est un point qui nous prouve que la première cause n’est pas une force aveugle, mais un être intelligent qui utilise les forces de la nature comme moyens d'expression de Sa volonté dans l'ordre et les choses de Son choix. En contemplant le ciel par une nuit claire, nous voyons les soleils des innombrables systèmes planétaires, chacun des éléments tournant autour de son soleil et tournant autour de son axe et suivant son orbite, tout à fait comme les planètes de notre système solaire tournent autour de leur axe et encerclent leur orbite et, d'après les dernières déductions scientifiques, tous ces systèmes planétaires tournent autour d'un centre commun Alcyon des Pléiades. Et, tout aussi souvent, tous les systèmes planétaires dans leurs formes variées se trouvent à la même place par rapport aux autres planètes des autres systèmes planétaires le cycle de précession. Dans chaque planète il y a un ordre de jour et de nuit, de saisons, d'années, etc, dépendant de la dimension de l'orbite de la planète, de son soleil, de sa distance à celui-ci, sauf dans le cas où ces planètes ont des anneaux. Le fait que ces systèmes planétaires observent un tel ordre aussi bien dans les relations existant entre leurs propres éléments que dans celles qui les rattachent à tous les autres systèmes semblables, implique une intelligence dans leur cause telle qu'une force aveugle n'en peut avoir, bien entendu. De cet ordre merveilleux de l'univers qui se compose de systèmes planétaires, se mouvant tous, en une procession ordonnée, nous déduisons que la première cause est intelligente, donc qu'elle n'est pas une force aveugle, bien qu'elle se serve pour son ordre de l'opération de la force.

            Mais on observe l'ordre dans les petites choses de l'univers aussi bien que dans les grandes. Chaque brin d'herbe, chaque arbrisseau, chaque buisson, chaque arbre, chaque légume, chaque plante, chaque fleur d'arbre, chaque fruit, chaque fleur, chaque insecte, chaque créature rampante, chaque poisson, chaque reptile, chaque oiseau, chaque bête et chaque homme est un exemple du règne de la loi de l'ordre, et prouve ainsi l'existence d'une première cause intelligente. La loi règne aussi bien dans les choses physiques que dans les choses morales. Cela implique une première cause intelligente en tant que dispensateur de la loi. Les lois de gravité, d'attraction, de répulsion, d'adhérence, des forces centrifuge et centripète, de la lumière, de la chaleur, du mouvement, de l'optique, de l'acoustique, etc., travaillant harmonieusement, déploient leur activité à maintenir la course ordonnée de la nature, ce qui prouve une première cause intelligente en tant qu'exécuteur de la loi. En outre, ces lois se compensent l'une l'autre et donnent de l'harmonie à l'univers, ce  qui prouve que la première cause doit être intelligemment et merveilleusement efficiente. Ces lois fonctionnent aussi suivant les formules mathématiques avec une précision absolue et avec une telle minutie que les plus grands mathématiciens ne peuvent en résoudre tous les problèmes. Cela implique des facultés de raisonnement à la première cause intelligente d'une capacité inaccessible. Chaque science manifeste le règne de la loi l'ordre : l'astronomie le déclare, la chimie en donne des exemples, la botanique l'illustre, la géologie le prouve, la zoologie le montre et la physique le démontre. Toutes ces sciences déclarent par l'ordre qu'elles manifestent que la première cause est un être intelligent, car il est complètement incompréhensible que ce soit une force aveugle qui puisse avoir fait l'univers dans sa presque infinité d'arrangements, ajustements, mouvements, harmonies, œuvres et fonctionnements ordonnés.

            Ceux qui nient que la première cause est un être intelligent qui a merveilleusement ordonné l'univers dans son immensité aussi bien que dans ses plus petites choses sont contraints d'attribuer à la matière et à la force des facultés que seul un être personnel pourrait exercer; car ils proclament qu'à l'origine la matière existait sous forme de nébuleuse et était régie par la force de gravité et la chaleur la force et que ces deux choses (gravité et chaleur) agissant sur la nébuleuse mirent en activité d'autres forces, lesquelles après un nombre presque infini de changements, graduellement, mais aveuglément, développèrent l'univers, si plein de l'évidence d'une sagesse plus grande que celle de l'homme. Oui, ils avancent même que ces forces produisirent en fin de compte le mental (*) de l'homme elles produisirent ce que ces forces elles-mêmes ne possèdent pas ! En dehors du caractère tout à fait déraisonnable de telles vues (car, en dernière analyse, elles signifient que la force aveugle agissant sur la matière a produit les merveilles d'intelligence presque infinies que l'univers déploie), cette idée laisse obligatoirement supposer que la nébuleuse était disposée de façon à amener la gravité et la chaleur en activité, autrement dit qu'il y avait un ordre dans la nébuleuse. D'où vient cet ordre qui déjà par lui-même dénote l'intelligence ? A cela le matérialiste ne peut répondre, car il a atteint la pierre angulaire du matérialisme. Aussi tortueux qu'il puisse être, il est obligé par ses prémisses originales d'admettre que cela implique l'ordre, la loi et en même temps d'attribuer à la matière des facultés qui appartiennent à des personnes puisqu'elles impliquent l’intelligence et la volition. La raison se refuse à accepter une telle proposition, et trouve mille fois plus logique d'accepter la seule autre possibilité, savoir que la première cause est un être intelligent ; oui, ayant une intelligence tellement grande qu'elle ne peut être égalée par aucune autre intelligence connue parce qu'aucune autre intelligence connue n'aurait pu produire les merveilles presque infinies de l'ordre la loi dans l'univers. La raison nous force à croire que l'ordre qui prévaut partout dans l'univers prit naissance dans l'esprit d'un être suprêmement intelligent. Ainsi la raison nous amène à la conclusion qu'il y a un Créateur intelligent.

(*) [Mind du latin : mens, le mental, l'esprit. Trad.].  

            Cette conclusion est renforcée par la présence d'un plan dans l'univers, car d'innombrables objets dans la nature, de par leur constitution, révèlent un dessein (*). Il y a des choses dans la nature qui prouvent une aptitude à certaines fins futures. Nous utilisons le mot " dessein " ici dans le sens de dispositions préétablies pour de futurs buts. Ces desseins, parmi d'autres choses, sont bienfaisants. Si de tels desseins existent dans la nature cela prouve qu'ils doivent avoir eu un auteur, c'est-à-dire quelqu'un qui les a conçus et les fit pour leur usage prévu. Cela montre que l'intelligente première cause devrait posséder, en plus de l'intelligence, la sagesse, la bienveillance, la puissance d'exécution et de volonté, et cela de l'ordre le plus élevé. De vastes preuves d'un dessein sont apparentes (1) dans la nature inorganique, (2) dans la nature organique, (3) dans les rapports des natures organique et inorganique l'une par rapport à l'autre. Notez, par exemple, l'existence d'un dessein dans la filtration de l'eau de pluie à travers le sol. Au cours de ce processus, la terre ne perd aucune particule de sa matière nutritive dont elle a besoin pour la croissance des végétaux potasse, acide silicique, ammoniaque, etc. Au contraire, le sol absorbe immédiatement davantage de ces éléments tels qu'ils sont contenus dans la pluie, et augmente ainsi sa réserve de telles matières pour une plus grande fertilité. En outre, seuls les éléments, provenant de la pluie, nécessaires à la croissance des végétaux sont complètement absorbés. Ainsi la pluie et le sol montrent qu'ils sont adaptés à un dessein, celui de produire la nourriture pour l'homme et la bête. Il y a ici une faculté d'adaptation prédestinée à réaliser un dessein futur dans la nature inorganique. Un dessein est aussi manifeste dans les deux gaz, oxygène et hydrogène, se combinant dans certaines proportions pour former l'eau si nécessaire à la vie. Dans l'air aussi, un dessein est apparent, car il est constitué d'un mélange d'oxygène, d'azote et d'argon, dont on a un grand besoin pour vivre. De centaines de façons un dessein est manifeste, dans la lumière, la chaleur et toutes les autres forces de la nature dans leur union pour préserver l'univers et le rendre habitable. Quelles merveilles de desseins sont manifestes dans la rotation de la terre autour de son axe afin de produire le jour et la nuit, si utiles à la croissance, l'activité et le repos ; dessein encore dans le parcours de son orbite en relation avec la succession des saisons elles-mêmes et différemment dans l'hémisphère sud et dans l'hémisphère nord ! D'autres faits dans la nature inorganique montrent un dessein : pourquoi y a-t-il du bois de flottage sur les côtes du Groenland — où il y en a un si grand besoin, et non sur les côtes de France ou d'Angleterre où il n'y en a pas besoin ? Pourquoi les planètes les plus proches du soleil n'ont­ elles pas de lune tandis que les planètes les plus éloignées et qui ont besoin de plus de lumière en ont ? Pourquoi le fer, qui est le métal dont on a le plus besoin, est-il le plus abondant ? Pourquoi les vents alizés chassent-ils fréquemment les nuages de certaines parties de la terre où il y a abondance de pluies et les envoient porter la pluie en d'autres endroits qui, autrement seraient arides ? Pourquoi les courants océaniques chauds coulent-ils vers les parties nord et sud de notre sphère, tandis que les courants froids coulent vers les régions équatoriales ? Dans tous ces faits nous voyons un dessein bénéfique. Donc la nature inorganique abonde en desseins, et cela renforce l'idée d'une première cause intelligente pleine de sagesse, de bienveillance, de pouvoir d'exécution et de démonstration de sa volonté.

(*) {"design" : dessein ; projet ; intention ; plan (dict.)].

            Si nous considérons la nature organique, nous discernons un dessein en chaque chose. Pourquoi les organes de la création animale sont-ils tous formés avant que l'usage n’en soit ressenti ? Cette conception n'est-elle pas un arrangement prédestiné pour des usages futurs ? On observe ceci même dans le règne végétal. Par exemple, la feuille attachée à l'étamine de la fleur de tilleul est sans aucune utilité jusqu'à ce que le pistil. avec le fruit se sépare de la branche, alors son aile feuillue le transporte loin du tronc où il a grandi, pour produire une nouvelle pousse. Comment s'est-il fait que les yeux des poissons aient été construits en harmonie avec les lois de la réfraction de la lumière dans l'eau ? Comment s'est-il fait que la paume de la main et la plante du pied aient la peau plus épaisse que le reste du corps ? Comment s'est-il fait que la structure de la main possède une si merveilleuse faculté d'adaptation ? Comment s'est-il fait que les yeux possèdent la sensibilité à la lumière et la vision qui en découle ? Comment s’est-il fait que l'estomac et le foie soient le plus remarquable laboratoire de chimie de la terre ? Que le cœur exerce un mouvement presque perpétuel, et qu'il soit aussi la plus merveilleuse station de pompage ? Que le sang absorbe l'oxygène pour entretenir la vie, qu'il collecte les éléments de nourriture pour les distribuer à travers le corps, et qu'il remplace les cellules mortes qu'il vient d'expulser ? Que les reins soient la plus grande installation de filtrage ? Que l'organe du cerveau pense, perçoive, se souvienne, aime, haïsse, etc., etc., etc. ? Que les cinq sens fonctionnent pour les besoins de l'animal ? Que les organes reproducteurs du mâle et de la femelle soient adaptés à la procréation et que les entrailles soient le plus grand système d'égout qui existe ? Comment ? Toutes ces choses par leur conformation ne prouvent elles pas un dessein un ajustement préordonné pour certains buts futurs ? Certainement un dessein est manifeste partout dans la nature organique.

            La présence d'un dessein est aussi manifeste là où les natures organique et inorganique se rencontrent. Les poumons sont adaptés à l'air et l'air aux poumons ; la lumière est adaptée à l’œil et l’œil à la lumière ; l'oreille est adaptée au son et le son à l'oreille ; l'odeur est adaptée au nez et le nez à l'odeur ; le goût est adapté à la langue et la langue au goût, et la nourriture à l'estomac et l'estomac à la nourriture. Le soleil, le jour et la nuit, les saisons, l'eau et les climats, sont adaptés à la vie animale et végétale et la vie animale et végétale leur est adaptée partout un arrangement prédestiné pour des fins futures est perceptible. Ainsi, partout un dessein se présente à nous et il prouve qu'il y a un auteur de ce dessein qui œuvra d'après le principe d'adaptation des moyens aux buts et qui les prépara avant que le besoin ne s'en fît sentir. Ceci prouve une intelligente première cause qui est sage, puissante, bienveillante, faisant connaître Sa volonté et bienfaisante dans Son exécution ! Ainsi, la cause et l'effet combinés avec l'ordre et le dessein, prouvent qu'il y a un Dieu sage, puissant, bienveillant, montrant Sa volonté et Sa bienfaisance ; tandis que la constitution même du mécanisme du cerveau humain nécessite sauf en cas de perversion l'homme à croire en Dieu et à Le vénérer. Ces propositions sont prouvées par la raison, tout à fait indépendamment de la révélation. Lorsqu'elles sont correctement énoncées, elles ne sont jamais attaquées avec succès.

            L'existence de la nature intellectuelle morale et religieuse de l'homme prouve l'existence de Dieu. Nous trouvons l'homme capable de raisonner de questions profondes et compliquées. Nous le trouvons capable d'inventer des objets physiques et mentaux. Il est capable d'actes de haute moralité, de bonté et d'abnégation. Il est doué du sens d'obligation envers la justice. Il sent sa dépendance d'une puissance supérieure. Il est donc adapté à une vie intellectuelle, morale et religieuse. Ce sont des faits de la vie intérieure qui sont tout aussi réels que des faits extérieurs à nous. Ces faits ne peuvent être niés, sous peine de nier la réalité de la nature humaine. Ainsi, nous ne pouvons nier le fait de l'existence du sens intellectuel, moral et religieux, ni que l'homme est mû dans sa conduite par ce triple sens. Ce sont des faits qui lui sont aussi clairs que les phénomènes extérieurs, car ils sont une partie de lui-même ils sont donc aussi réels que lui-même. Du fait que l'homme a des facultés intellectuelles, nous concluons que la première cause qui créa l'homme a aussi de l'intelligence, car Elle (IL, Dieu Trad.) n'aurait pu donner ce qu'Elle n’avait pas ; en effet, faire une intelligence implique la possession d'une intelligence dans celui qui la fait, sur le principe biblique annoncé, " Lui qui a fait l’œil, ne verra-t-Il pas ? " En outre, du fait que l’homme possède des facultés morales et religieuse, nous déduisons que celui qui a fait le premier homme devait en avoir aussi ; car créer des facultés morales et religieuses implique que celui qui les crée les possède lui-même. Par conséquent, le fait que l'homme possède des facultés mentales, morales et religieuses prouve que la Première Cause les a. C'est pourquoi nous déduisons un Dieu sage, juste et aimant comme Créateur, du fait que l'homme, une de Ses créatures, a des facultés de sagesse, de justice et d'amour. L'existence de ces facultés en nous implique du point de vue de cause et effet qu'il y a un Dieu et qu'Il est sage, juste et aimant.

            Nous présentons maintenant une sixième preuve de l'existence de Dieu : l'expérience de ceux qui viennent en harmonie avec Lui les enfants engendrés de l'Esprit de Dieu. Cet argument n'est pas concluant pour ceux qui n'ont pas fait cette expérience. Il ne peut au plus avoir pour eux davantage de poids que ce qui est contenu dans le témoignage d'autres personnes. Mais pour ceux qui font cette expérience, c'est l'argument le plus marquant et le plus concluant de tous les arguments sur l'existence de Dieu, car il les amène en relation directe avec Dieu en tant qu'être ; non pas, il est vrai, par un sens extérieur, mais par le sentiment intérieur de l’Esprit qui leur fut donné lorsqu'ils furent engendrés de l'Esprit. Ils trouvent par expérience qu'à chaque pas qu'ils accomplissent dans la foi et l'obéissance envers Dieu, Ses promesses relatives à ce pas sont accomplies en eux. Ainsi, lorsqu'ils exercent la repentance envers Dieu, ils trouvent que, en harmonie avec sa promesse se rapportant à de tels cas, Il les met à même de haïr le péché et d'aimer et de pratiquer la droiture. Lorsqu'ils exercent la foi en Jésus comme leur Sauveur, ils trouvent que la paix promise avec Dieu devient leur possession. Lorsqu'ils ont exercé l'obéissance jusqu'à la consécration, ils ont reçu l'engendrement de l'Esprit qui leur était promis. Qu'ils l'aient reçu, la preuve leur en est donnée parce qu'ils se trouvent en possession de facultés spirituelles nouvelles et plus étendues facultés spirituelles implantées dans leur cœur et dans leur esprit, les mettant à même de comprendre et d'apprécier les choses spirituelles et d'aspirer à ces choses comme l'ambition de leur vie choses qu'ils étaient incapables de faire avant un tel engendrement. Ils constatent que chaque effort fidèle pour croître en grâce spirituelle, en connaissance et en fécondité dans le service est récompensé par une telle croissance en ces qualités. En exerçant le privilège de la prière en harmonie avec les conditions divinement arrangées, ils obtiennent la preuve satisfaisant le plus le cœur et la raison que Dieu s'occupe d'eux par les réponses qu'ils reçoivent à de telles prières. En harmonie avec Sa promesse, ils trouvent qu'Il fait concourir toutes choses pour leur bien. Si intimes deviennent leur union et leur communion avec Lui qu'ils apprennent à être un avec Lui par le contact avec Lui qu'ils expérimentent constamment et dont ils se rendent compte. Dans toutes les affaires de leur vie ils discernent clairement Ses activités envers eux. La relation devient si intime, qu'ils sont constamment remplis du sentiment de Sa présence, de Sa faveur et de Son aide. Aussi marchent-ils et conversent-ils avec Dieu et vivent-ils en Lui. Pour eux, Il est une réalité vivante, aussi réelle que s'Il était visible. Pour eux les constants rapports qu'Il a avec eux est la preuve la plus puissante et la plus concluante de Son existence et de Ses attributs principaux sagesse, puissance, justice et amour. C'est une infortune pour les autres que de ne pas faire cette expérience une infortune due à ce qu'ils n'ont pas accompli les pas nécessaires à son acquisition ; mais leur manque d'expérience en ces choses ne rend pas irréelle cette expérience laquelle est accordée à ceux qui exercent la repentance, la foi et l'obéissance nécessaires ; car pour eux le témoignage de l'Esprit est la plus grande et la plus concluante des preuves de l'existence de Dieu.

            Nous présentons à présent notre septième et dernière preuve une preuve négative de l'existence de Dieu : l’impossibilité de réfuter Son existence ; l'athéisme est, en effet, impossible à prouver, car pour prouver l'athéisme on doit soi-même être Dieu ce qui prouverait qu'il y a un Dieu. Les considérations suivantes prouveront cette proposition : avant que quelqu'un puisse dire véritablement qu'il n'y a pas de Dieu dans le monde, il doit connaître et comprendre complètement chaque être, chose, principe, œuvre , force, etc., passés et présents, dans l'univers, car si une de ces choses échappe à sa connaissance et à sa compréhension, il se peut que celle-là soit Dieu ; ou pour l'exprimer en d'autres termes, il doit lui-même tout connaître être omniscient. Avant de pouvoir dire d'une manière autorisée qu'il n'y a pas de Dieu, il doit être partout dans l'univers, et cela de toute éternité jusqu'à toute éternité, et être au courant de tout, partout et en même temps, en d'autres termes, il doit être omniprésent et éternel aussi bien qu'omniscient. Pour être à même de tirer la conclusion qu'il n'y a pas de Dieu il doit être omnipotent; car ainsi seulement il pourrait être assuré qu'il est à l'abri d'un être omnipotent qui pourrait désirer cacher son existence aux autres en limitant l'étendue de leurs connaissances afin de faire en sorte que l'on ne découvre jamais son existence. Afin de déclarer de façon absolue qu'il n'y a pas de Dieu on doit être aussi un esprit, car seuls les esprits peuvent voir les esprits, et puisque ceux qui ne sont pas des esprits sont certains qu'ils n'ont jamais vu un être spirituel, ce que Dieu est, ils ne peuvent jamais affirmer avec certitude qu'il n'y a pas de Dieu. Ainsi, pour être à même de prouver qu'il n'y a pas de Dieu, on doit être soi-même un être spirituel, éternel, omniscient, omniprésent et omnipotent c'est-à-dire être soi-même Dieu, et ainsi, après tout, il y en aurait un. Ainsi est-il impossible de réfuter l'existence de Dieu. L'athéisme est par suite improuvable ; tandis que le théisme le fait qu'il y a un Dieu qui est séparé de l'univers et qui le créa et l'entretient (comme nos sept points le montrent) est une chose prouvée. En vérité, la raison elle-même, en dehors de la révélation, montre que la Bible a raison au moins dans deux de ses principes pertinents : " L'insensé a dit en son cœur, Il n'y a point de Dieu " (Ps. 14 : 1) ; et " La crainte [révérence] de l'Éternel est le commencement [fondement] de la connaissance " (Prov. 1 : 7 D.)

            Nous avions terminé ce qui précède, lorsque notre attention fut attirée par une pertinente interview du Docteur Millikan sur " Un Dieu des savants " dans Collier's  l'hebdomadaire National du 24 oct. 1925. Le Dr M. est l'un des plus grands hommes de science en vie, l'un des rares savants à qui fut décerné le prix Nobel pour une œuvre scientifique extraordinaire. Nous prenons plaisir à citer une grande partie de cette interview : " Je ne puis expliquer pourquoi je suis vivant plutôt que mort. Les physiologues peuvent m'en dire long sur les processus mécaniques et chimiques de mon corps, mais ils ne peuvent dire pourquoi je suis vivant. Mais ne serait-il pas complètement absurde de ma part de nier que je suis vivant ? Nos connaissances scientifiques comparées à ce que nous connaissions il y a cent ans sont très grandes, mais comparées à ce qu'il y a à connaître elles sont rudimentaires. Il fut un temps où la carte de la terre portait de nombreux espaces blancs marqués " inexplorés ". A présent, il y en a très peu. La carte de la science est encore une grande feuille blanche avec seulement ça et là un point pour montrer ce qui a été relevé, et plus nous poussons nos investigations, plus nous voyons combien nous sommes loin de toute compréhension réelle de toute la science, et plus clairement nous voyons que dans l'aveu même de notre ignorance et de nos limites, nous reconnaissons l'existence de Quelque chose, d'une Puissance, d'un Etre en qui et à cause de qui nous vivons, nous nous mouvons et possédons notre être un Créateur par quelque nom que nous puissions L'appeler. Je ne m'inquiète guère de savoir si je suis, ou non, précisément d'accord avec vous dans ma conception de ce Créateur, car " Peux-tu en cherchant découvrir Dieu ? " Aussi bien votre conception et la mienne doivent être dans la nature même de la question, vague et indéfinie.

            " Je ne suis pas le moins du monde disposé à me quereller avec l'homme qui spiritualise la nature et dit que Dieu est pour lui l'âme de l'univers, car l'esprit, la personnalité et toutes ces conceptions abstraites qui vont de pair, comme l'amour, le devoir et la beauté existent pour vous et pour moi exactement comme le fer, le bois et l'eau. Ces conceptions abstraites sont de toutes manières, aussi réelles pour nous que le sont les choses physiques que nous manipulons. Aucun homme, donc, ne peut dépeindre la nature comme dépourvue de ces attributs lesquels sont une partie de votre expérience et de la mienne, et sont dans la naturel ainsi que vous et moi le savons. Si donc, vous, dans votre conception identifiez Dieu et la nature, vous devez forcément Lui attribuer la conscience et la personnalité ou, mieux, une super conscience et une super personnalité. Vous ne pouvez absolument pas synthétiser au possible la nature et omettre ses attributs les plus extraordinaires. Vous ne pouvez pas non plus extraire de la nature ces forces potentielles, si loin que vous remontiez dans le temps. En d'autres termes, le matérialisme, comme il est communément compris, est une philosophie tout a fait absurde et complètement irrationnelle, et est, en vérité, ainsi considérée par la plupart des hommes sensés.

            " Sans essayer, alors, d'aller plus loin pour définir ce qui, dans la nature de la question, est indéfinissable, permettez-moi de réaffirmer ma conviction que : bien que vous puissiez ne pas croire en quelque conception particulière de Dieu que je puisse essayer de vous exprimer, et quoiqu'il soit indiscutablement vrai que beaucoup de nos conceptions sont parfois puérilement anthropomorphes, quiconque est suffisamment en possession de ses facultés pour reconnaître sa propre incapacité à embrasser le problème de l'existence baisse la tête en présence, si vous voulez, de la Nature je préfère dire : en présence de Dieu le Dieu qui est derrière elle tout entière et dont les attributs nous sont partiellement révélés dans son tout; aussi me peine t-il autant qu'il peina Kelvin, " d'entendre des vues crûment athées exprimées par des hommes qui n'ont jamais connu le côté le plus profond de l'existence " ! Laissez-moi, alors, désormais employer le mot Dieu pour décrire ce qui est derrière le mystère de l'existence et qui lui donne sa signification. Je pense que vous ne me comprendrez pas mal, alors, lorsque je dis que je n'ai jamais connu un homme réfléchi qui ne croyait pas en Dieu.

            " Le fait que nous savons bien peu de chose concernant la nature ultime des choses est montré d'une manière frappante par les changements dans nos conceptions survenus dans les trente dernières années. Quand je commençai ma thèse en 1893, nous étions tout à fait certains que les fondements physiques du monde étaient bâtis avec quelque soixante-dix éléments invariables et indestructibles. Nous faisions également une nette distinction entre la physique de la matière et la physique de l'éther. Nous croyions en la conservation de l'énergie, la conservation de la masse, et la conservation du moment, (*) et nous savions exactement comment à l'aide de ces principes, l'univers s'arrangeait pour mener sa course. Mais à présent, nous sommes beaucoup moins certains de cela que nous ne l'étions alors. En 1895, le rayon X apparut comme un phénomène tout à fait nouveau, puis vint la radio-activité qui nous montra que " les éléments " ne sont pas du tout des choses ultimes, que les atomes subissent continuellement des changements et ne sont pas indestructibles. Il apparaît maintenant que les lois de l'électromagnétisme ne tiennent plus désormais dans l'interaction entre les électrons à l'intérieur des mines. Einstein a conclu que la masse et l'énergie sont des termes interchangeables et tous nous sommes d'accord à présent que les premières distinctions entre les phénomènes matériels, électriques et éthéraux doivent être écartées. Aussi suis-je très prudent en déclarant que nos conceptions scientifiques actuelles sont en passe de durer à toujours, et je suis bien plus prudent encore, quand il s'agit de dénégations ou d'affirmations dogmatiques dans le domaine de la religion domaine qui, de l'opinion générale, est en dehors de la région où la connaissance intellectuelle est possible.

(*) [Quantité de mouvement, c'est-à-dire produit de la masse par la vitesse Note Trad.].

            " Tout ce que je puis dire d'une manière définitive, c’est qu'il n'y a aucune base scientifique pour la négation de la religion pas plus qu'il n'y a selon mon jugement aucun prétexte pour une contradiction entre la science et la religion car leurs champs sont entièrement différents. Les hommes qui sont peu au courant de la science, et ceux qui sont très peu au courant de la religion se laissent en vérité aller à se quereller, et ceux qui voient, cela s'imaginent qu'il y a contradiction entre la science et la religion, alors qu'il y a contradiction seulement entre deux espèces d'ignorance. La première querelle sérieuse de cette espèce eut lieu à l'occasion de la théorie présentée par Copernic à savoir que la terre au lieu d'être une surface plane et le centre de l'univers, n'était en réalité qu'une des nombreuses petites planètes, tournant autour de son axe en un jour et accomplissant un cycle autour du soleil en une année. Copernic était un prêtre chanoine d'une cathédrale et était avant tout un homme religieux plutôt qu'un homme de science. Il savait que les fondements de la véritable religion ne sont pas placés là où des découvertes scientifiques de quelque sorte puissent les ébranler. Il fut persécuté, non parce qu'il allait contre les enseignements de la religion, mais parce que, selon sa théorie, l'homme n'était pas le centre de l'univers et c'était là une nouvelle des plus déplaisantes pour bon nombre d'égoïstes...

            " Nous avons cru fermement pendant de nombreuses années que le soleil était simplement un corps chauffé à blanc qui se refroidissait graduellement. Nous savons maintenant que si c'était aussi simple il y a longtemps qu'il se serait refroidi ; nous recherchons la source de sa fourniture continuelle de chaleur et sommes enclins à penser quelle est due à quelque forme de changement sub-atomique. Nos découvertes dans ce domaine sont aussi révolutionnaires que le furent celles de Copernic, mais personne ne pense qu'elles s'opposent à la religion. L'impossibilité que la science véritable et la religion véritable entrent jamais en conflit devient évidente lorsqu'on examine le but de la science et celui de la religion. Le but de la science est de développer sans préjudice ou idées préconçues de quelque sorte, une connaissance des faits, des lois, et des processus de la nature. La tâche de la religion plus importante encore, d'autre part, est de développer les consciences, les idéals et les aspirations de l'humanité.

            " Beaucoup de nos grands savants ont été réellement des gens ayant une vie et des conceptions profondément religieuses... Je crois que plus la science est étudiée complètement plus elle nous éloigne de quoi que ce soit de comparable à l'athéisme " et encore : " Si vous réfléchissez suffisamment fort, vous serez amenés par la science à la croyance en Dieu, qui est le fondement de toute religion. Vous la trouverez non pas antagoniste, mais utile à la religion ". Prenez d'autres sommités des sciences Sir Isaac Newton, Michael Faraday, James Clerk, Maxwell, Louis Pasteur. Tous ces hommes étaient non seulement des hommes religieux, mais aussi des membres fidèles de leurs confessions. La chose en effet, la plus importante dans le monde est une croyance dans les valeurs morales et spirituelles une croyance que l'existence a une signification et un but, une conviction que nous allons quelque part ! Ces hommes auraient pu difficilement être si grands s'ils avaient été dépourvus de cette conviction...

            Il n'est pas hors de raison de croire que nous puissions un jour être capables de faire en nos laboratoires ce que le soleil exécute continuellement dans son laboratoire. Alors, il est concevable que la science, si la chance lui en était donnée, transformerait ce monde en moins d'une génération. Mais à quelles fins ? Sans l'arrière-plan moral de la religion, sans l'esprit de service qui est l'essence de la religion, nos moyens nouveaux ne seraient que les moyens de notre destruction.

(Épiphanie Vol. 1, Chapitre 1) DIEU

*  *  *

Retour haut de page